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Contenu
Introduction
Principes
- Association
- Dans le temps
- Un professeur électronique
Ensemble

Un exemple de programme « optimal » : « la formule »

introduction

La façon la plus efficace d'apprendre une langue est de se tremper dedans : visiter le pays où l'on la parle en évitant les personnes qui connaissent votre propre langue. Vous aurez beaucoup d'ennuis à cause des malentendus, mais vous apprendrez rapidement.

Par contre, si vous n'avez pas cette opportunité, ou du temps limité, il faut d'autres moyens. Voilà quelques principes élémentaires de la psychologie empirique, et des exemples de leurs applications.

Mise en garde : je ne suis pas psychologue, et les connaissances expérimentales sont simplement celles dont je me souviens ;-), sans garantie.


Principes

On ne connais pas tous les détails des mécanismes de la mémoire. Mais on sait qu'à un certain instant, il y a de l'information qui n'existe pas dans l'esprit, et que plus tard, cette information est bien ancrée dans l'esprit.

Entre les deux points de temps, l'information doit être représentée d'une certaine façon dans le cerveau, ou entre le cerveau et les éléments externes (ce qu'on entend, voit, etc.). Ceci suppose l'idée matérialiste et reductionniste selon laquelle que l'esprit est un phénomène qui se passe dans le réseau neuronal du cerveau et aussi dans un sens dans le « réseau neuronal » de toutes les formes de la société. Je me restreindrai ici à la mémoire que l'on veut mettre dans le cerveau telle qu'elle est indépendant des éléments extérieurs.

Le cerveau a une architecture hautement parallèle. C'est-à-dire, il y a beaucoup d'activité qui se passe dans des « sous-systèmes » différents en même temps. Parfois ces « sous-systèmes » sont séparés spatialement, mais l'on pense que souvent il s'entre-chevauchent. Ces activités correspondent parfois à la pensée consciente, mais aussi à la « sous-conscience », parfois aux émotions, et parfois aux activités de réglage mécanique tel la pression du sang, le niveau du sucre, etc.


Association

(1) Une façon de rajouter quelque chose facilement à la mémoire est d'associer des éléments déjà codés. Physiquement, ceci correspond probablement au renforcement des synapses (des connections entre les neurones), ou à la création de nouvelles synapses. (Il n'y a pas de création de nouveaux neurones après l'âge d'à-peu-près cinq années.)

Quand on essaie de comprendre quelque chose, c'est un processus de comparaison en termes d'idées déjà codées, incluant, par exemple, dans beaucoup de traditions intellectuelles, en principe, les codages de la logique classique dite « de premièr ordre ».

Si l'on peut faire ce processus d'intégration avec ce que l'on connaît déjà, la mémorisation peut être tres forte.

(2) Une autre façon est de rajouter une « connaissance cérebrale » dont plusieurs éléments ne sont pas codés. Mentalement, vous essayez intuitivement de mémoriser, sans l'aide de choses déjà connues. Physiquement, vous faites de l'activité aléatoire entre neurones, en attendant que quelque chose « colle ». Une fois que ça « colle », vous renforcez ces synapses.

Cette méthode est beaucoup plus lente et moins efficace que la première, mais quand on ne connaît rien, il faut commencer quelque part. C'est comme ça (en partie) que le foetus et le bébé apprennent.

Donc, il est plus facile de mémoriser en utilisant des éléments déjà connus, mais on n'est pas tout-à-fait obligé.


Dans le temps

Si l'on apprends quelque chose pendant cinq minutes, une minute plus tard, on s'en rappellera facilement. Dix minutes plus tard, l'on n'aura pas trop de mal de s'en rappeler. Mais une année après (si rien n'a été fait depuis l'apprentissage initial), l'on sera étonné de s'en rappeler, sauf si c'était un évènement exceptionnel.

Comment disparaît la mémoire dans le temps, s'il y a aussi peu d'éléments d'association que possible ?

(1) Les expériences en laboratoire ont été faites en demandant aux sujets d'étudier et d'apprendre des listes de syllabes dénuées de sens, donc en évitant de l'association facile, à part l'association avec les lettres de l'alphabet et leurs sons. Les sujets ont été testés tout-de-suite pour vérifier qu'ils avaient bien appris, et aussi après un certain délai, de quelques heures ou de plusieurs jours.

On a trouvé que leurs réussites sur les tests diminuént exponentiellement (environ) avec le temps choisi pour le test de vérification. À 24 heures après l'apprentissage initial, on retient à-peu-près 90% en moyen. Ce qui peut être surprenant, mais si on l'essaie, en se donnant le temps pour les idées de refaire surface, en écrivant ce qu'on « devine » qu'on a appris le jour précédent sur une feuille de papier, et ensuite vérifie, l'on verra...

Algébraiquement, l'on peut écrire f = f0 exp( -t / 10 ) f est la fraction retenue et t est le temps en jours. Donc, après dix jours, on en retiendra seulement 30% selon cette formule.

(2) Ensuite, on a fait une nouvelle expérience. C'était comme la première, mais tout-de-suite après le test pour mesurer la fraction retenue, l'on a demandé au sujet de réapprendre entièrement la liste de syllabes dépourvues de sens, comme au début. Après un certain délai (différents pour sujets différents), on a fait un deuxième test.

Le résultat était que si l'on fait un réapprentissage après 24 heures, le taux de diminution est beaucoup plus lent. La formule au-dessus devient quelque chose comme f = f0 exp( -t / 70 ) t est toujours en jours.

Il faut alors une semaine avant que l'on descend vers 90% de retention. Si ensuite, l'on fait un nouveau réapprentissage, le taux de perdition ralentisse encore, et ainsi de suite.

Si l'on apprend quelque chose au jour t, mais on se test et la réapprend aux jours t + 1, t + 7 et t + 28 on arrivera à f = f0 exp( -t / 3650 ) (environ). C'est-à-dire, que l'on retiendra ensuite à-peu-près 90% une année plus tard, en ayant fait seulement une leçon initiale et trois révisions, et sans que les révisions soient trop difficiles. Évidemment, vous pourriez faire une quatrième révision après une année pour que ce soit retenue pour une bonne fraction de votre vie.

Ces chiffres correspondent probablement aux différents événements physiques dans le cerveau qui codent la mémoire, et il faudrait voir la litterature récente pour voir s'ils sont vraiment les chiffres optimaux. Mais ceux-ci marchent, au moins dans ma propre expérience, et d'après ce que je rappelle des textes de base de la psychologie.

Explication physique : Pour que le codage valable pour une échelle de temps soit valable, il faut que le codage au temps d'échelle plus court ait été fait. Mais il suffit que le codage court terme reste dans le sous-conscient jusqu'au moment où on l'entérine en faisant le transfer vers un codage au long terme (relatif). Ramener l'idée dans le conscient avant qu'il soit nécessaire de la transférer vers un codage plus long terme est peut-être inutile, et, en particulier pour l'apprentissage d'un liste de mots ordinaires, est ennuyant !


Un professeur qui vous corrige gentiment avec une patience infinie

Quand vous étudiez une liste de mots, ou d'éléments de grammaire, pour voir lequels vous avez retenus, de réapprendre ceux que vous avez oubliés, de les réapprendre, et de vous retester quelques fois jusqu'à ce que vous en souveniez rapidement de chaque mot étranger en réponse à un mot de votre propre langue, il faut un professeur très patient.

L'on peut utiliser une feuille de papier comme professeur, et se retester plusieurs fois avec des feuilles vides sur des mots mal-appris. Mais l'on risque de se souvenir de ces mots uniquement selon la même séquence. Si l'on se test avec un ordre aléatoire, l'apprentissage est plus fort.

Donc, voilà un logiciel compilable en f77 avec pgplot (plutôt sur un Sun ou sur machine unix, mais peut-être également sur un PC).


Le mettre ensemble

Une façon de mettre tout ça ensemble est le suivant.

(1) L'étudiant utilise le logiciel pour apprendre une liste de mots, qu'il prépare lui-même dans un fichier, qu'il nomme incluant une date telle que 981008lecon.txt . Il associe une « valeur » plus ou moins grande pour marquer l'importance du mot dans le fichier. (D'habitude, je conseille des valeurs de 3 ou 2.)

(2) En utilisant ce logiciel, la première fois que l'on rencontre le mot on utilise le principe d'association. On crée une petite histoire pour le mot, utilisant n'importe quoi que l'on trouve dans son imagination, les images, les mots d'autres langues, des émotions, etc.

Par exemple, pour ce souvenir de
QN répétez-le lentement s'il-vous-plaît
REP a'p dzara' a'hista' bata'i'ye'
l'on pourrait associer :
a'p : une harpe (instrument de musique), dzara' : un tsar russe, a'hista' : _notre_ propre histoire (notre = "our" en anglais), bata'i'ye' : une bataille avec un anglais qui dit « yeh » (yes).

Pour le mettre ensemble, l'on peut donc imaginer un tsar russe avec une harpe devant lui (pour se rappeler que « a'p » est au début), sur le champ de bataille avec un anglais qui dit « yeh », et se remarquant que Napoléon est là et donc en réalité il s'agit de « notre » ("our") propre histoire tout au milieu de la phrase/bataille. Et il faut rajouter que le tsar (ou Napoléon) demande à l'autre de répéter lentement parce qu'il n'a pas tout-à-fait bien compris.

C'est stupide, mais maintenant que vous connaissez cette petite histoire, et à condition que vous ayez la bonne prononciation, vous allez avoir du mal à oublier l'une des phrases les plus importantes pour le débutant en hindi.

(3) Ensuite, il est inutile de réapprendre cette liste de mots plusieurs jours de suite, ou chaque deux ou trois jours. Il faut espacer les réapprentissages d'une façon optimale dans le temps, en particulier celui de 24 heures.

Par exemple, supposons que l'on a 16 séances de deux ou trois heures disponibles pendant cinq semaines, en moyenne trois et un tiers « leçons » par semaine. Avec une seule semaine « intensive » et en tout 16 séances, pour que 200 mots soient retenus pendant un an à 90%, une bonne formule,t est la date en jours, est alors :

première semaine
t = 1 : apprendre une liste de 50 mots, faisant tourner le logiciel, utilisant l'association au début, et continuant jusqu'à (idéalement) un score de 50, ou sinon jusqu'à un niveau que vous jugez satisfaisant (1 séance)

t = 2 : réviser (avec le logiciel) la liste du jour précedent; et apprendre (avec le logiciel) une nouvelle liste de 50 mots, de la même façon (2 séances : 1 révision + 1 apprentissage)

t = 3 : réviser uniquement la deuxième liste; apprendre une troisième liste de 50 mots (2 séances : 1 révision + 1 apprentissage)

t = 4 : réviser uniquement la troisième liste; apprendre une quatrième liste de 50 mots (2 séances : 1 révision + 1 apprentissage)

t = 5 : réviser uniquement la quatrième liste (1 séance)

le weekend : reposez-vous sans souci !

deuxième semaine
t = 9 : réviser la première liste (1 séance)

t = 10 : réviser la deuxième liste (1 séance)

t = 11 : réviser la troisième liste (1 séance)

t = 12 : réviser la quatrième liste (1 séance)

troisième et quatrième semaines

rien à faire

cinquième semaine

t = 29 : réviser la première liste (1 séance)

t = 30 : réviser la deuxième liste (1 séance)

t = 31 : réviser la troisième liste (1 séance)

t = 32 : réviser la quatrième liste (1 séance)

Et voilà, 200 mots bien appris pour l'année. En nommant les fichiers avec des dates, il sera facile de réviser à à-peu-près les bonnes dates. Inutile d'être maniaque sur les délais, une précision de 10% à 30% est probablement suffisante. (A la limite, si la première révision est faite deux jours après l'apprentissage initial, ce sera plus dur que si vous l'aviez faite après un seul jour, mais probablement donnera un résultat raisonnable.)

Bonne apprentissage !
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